Cet article a été publié il y a 10 ans, il est donc possible qu'il ne soit plus à jour.
Les cas particuliers concernant le calcul de la réduction FILLON sont nombreux.
Nous avons soumis aux services de l’URSSAF un cas particulier, celui d’un salarié pour lequel l’entreprise rémunère des heures diverses et les conséquences qui en découlent sur la détermination de la réduction FILLON.
Présentation du contexte
Un salarié travaille habituellement 35h par semaine selon la répartition suivante :
Lundi | Mardi | Mercredi | Jeudi | Vendredi | Samedi | Dimanche | Total |
---|---|---|---|---|---|---|---|
7 | 7 | 7 | 7 | 7 | | | 35 |
Un jour férié (chômé dans l’entreprise) tombe le mercredi et le salarié a effectué les horaires suivants (on supposera que le jour férié est chômé et payé)
Lundi | Mardi | Mercredi | Jeudi | Vendredi | Samedi | Dimanche | Total |
---|---|---|---|---|---|---|---|
8 | 8 | Jour férié | 7 | 7 | | | 30 |
Nous supposons que l’entreprise applique la jurisprudence du 4/04/2012, considérant ainsi que les heures des jours fériés chômés ne doivent pas être prises en compte dans le décompte permettant le déclenchement des heures supplémentaires.
Extrait de l’arrêt
Qu'en statuant ainsi, alors que les jours fériés ou de congés payés, en l'absence de dispositions légales ou conventionnelles, ne peuvent être assimilés à du temps de travail effectif
Arrêt 10-10701 de la Cour de cassation du 4/04/2012
Nota : nous avons consacré une actualité consacrée à cet arrêt de la Cour de cassation, que vous pouvez retrouver en détails en cliquant ici.
Lire aussi : Les jours fériés et les heures supplémentaires Actualité
L’articulation des jours fériés et des heures supplémentaires n’est pas aisée. Dans ce domaine, plusieurs interprétations ont été proposées depuis quelques années. Nous proposons dans cet article un point sur ...
Premier décompte :
- Sur les 4 jours de la semaine (hors jour férié), le salarié a travaillé 30h au lieu de 28h prévues (4*7 heures) ;
- Aucune heure supplémentaire n'est constatée, 30h < durée légale.
Second décompte :
- En ajoutant le "poids" du jour férié, le total des heures effectuées est de 37h ;
- L’entreprise rémunère alors le salarié sous la forme suivante: 35 h qui correspondent au rythme habituel + 2 h correspondant à l'excédent hebdomadaire ;
- Ces heures sont considérées comme "diverses", rémunérées sans aucune majoration.
Notre question aux services de l’URSSAF
Nous avons donc interrogé les services de l’URSSAF, afin de savoir si le paiement de ces 2 heures « diverses » devait conduire au recalcul du SMIC mensuel de référence du mois concerné.
Nous proposions ainsi de déterminer le SMIC mensuel comme suit :
- SMIC mensuel = ((35*52/12)* smic horaire) + (2 heures*smic horaire)
Extrait de la question :
Ces 2 heures diverses doivent elle êtres prises en compte dans le calcul SMIC mensuel de référence pour déterminer le coefficient C de la réduction FILLON ?
Le SMIC mensuel serait alors: ((35*52/12)* smic horaire) + (2 heures*smic horaire)
La réponse des services de l’URSSAF
Le mode de détermination du SMIC mensuel est confirmé par les services de l’URSSAF.
Le SMIC mensuel devant être pris en compte pour le mois concerné est donc (pour l’année 2013) :
- SMIC mensuel = ((35*52/12)* 9,43 €) + (2 heures* 9,43 €) =1.449,08 €
Extrait de la réponse des services de l’URSSAF du 11/12/2013
(…) Je fais suite à votre mail du 05 décembre 2013 qui a retenu toute mon attention.Dans la mesure où l’entreprise rémunère le salarié comme s’il avait effectué 35h, soit son horaire de travail habituel, auxquels s’ajoutent 2h supplémentaires non majorées appelées « heures diverses », le calcul que vous effectuez pour le smic est le bon.
Commentaires
Ce mode de détermination du SMIC mensuel est de fait assimilable à celui qui est utilisé lorsque le salarié :
- Effectue des heures supplémentaires (quelle que soit le taux de majoration) ;
- Réalise des heures complémentaires (majorées ou non).
A notre sens, compte tenu du fait que le mode de détermination du SMIC pour le calcul de la réduction FILLON est régulièrement identique, ce mode de recalcul est également applicable à la détermination du SMIC mensuel nécessaire au calcul du CICE.
Référence
Réponse des services de l’URSSAF en date du 11/12/2013
Accès à votre contenu même hors ligne
Recevez ce contenu par email
Réagir à cet article
Avez-vous trouvé cet article utile ?
Aucune note, soyez le premier à noter cet article
Commentaires
Savez-vous si le fait de prendre dans le SMIC Fillon les heures qualifiées de diverses (rémunérée au taux classique - non majorées du fait d'un jour férié par ex) est toujours d'actualité en 2019 ?
Je rencontre un problème avec l indemnité des jours féries payes double et la repercussion que cela a sur l allegement Fillon. Concretement, dans le secteur du transport sanitaire un Salarie travaille 10heure un jour ferie remunere au taux de 10.04 euros/h. Il est paye une premiere fois dans son salaire de base puis une deuxieme fois sur une ligne ind jour ferie 10h * 10.04 = 100.40 en brut. En procedent de la sorte mon total de charges patronales est augmente de 100.40 soit 100% de l indemnite versee du fait que ce nombre d heure ne sont pas prises en compte au numerateur dans le calcul de la formule Fillon. Resume un jour ferie paye double coute en fait triple. 100.40 dans le salaire de base du Salarie puis 100.40 une deuxieme fois dans le salaire de base puis 100.40 de charges patronales.... Y a t il une directive acos qui permette de retranscrire cette indemnite en nombre d heures.
Merci de votre reponse.
Bien cordialement.
Le principe actuel de la réduction FILLON, et notamment celui qui encadre la détermination du coefficient C, est de prendre en compte un smic annuel éventuellement recalculé selon les heures travaillées par le salarié durant l’année.
Dans le cas d’une ICCP, l’indemnité versée correspond à des congés payés acquis et non utilisés, donc à des heures qui ne sont pas travaillées.
Il s’en suit que l’ICCP ne peut avoir pour conséquence un recalcul du SMIC permettant de déterminer le coefficient C.
A contrario, l’ICCP est prise en compte pour chiffrer la valeur de la réduction FILLON dans la formule C * rémunération brute soumise à cotisations
De son côté, l’ICP correspond à des congés payés utilisés, permettant ainsi une suspension du contrat de travail avec maintien du salaire, cas pour lequel le SMIC pris en compte n’est pas recalculé.
Bien cordialement
Ce débat avait été tranché par l'acoss en 2007 puis écarté par la nouvelle formule Fillon.
Pourtant, l'inégalité perdure entre ICP et ICCP : alors que les congés payés donnent droit à réduction Fillon, le paiement de L'ICCP ne serait pas pris en compte ?
L’extrait qui vous est proposé dans notre article, correspond à la réponse qui nous a été faite par l’URSSAF de la Gironde, seules les formules de politesse du début et fin du message ont été enlevées du document publié.
Bien cordialement
Votre question auprès des services de l'URSSAF est très intéressante.
Est-il possible de connaitre les références complètes de cette réponse et l'uRSSAF concerné ?
Attention, pour être publié, votre commentaire doit faire l'objet d'une remarque ou d'un point de vue directement lié à l'article. Le cas écheant ou pour toute question personnelle, nous vous invitons à vous rendre sur notre forum d'échange sur http://forum.legisocial.fr/
Votre question auprès des services de l'URSSAF est très intéressante.
Est-il possible de connaitre les références complètes de cette réponse et l'uRSSAF concerné ?
Attention, pour être publié, votre commentaire doit faire l'objet d'une remarque ou d'un point de vue directement lié à l'article. Le cas écheant ou pour toute question personnelle, nous vous invitons à vous rendre sur notre forum d'échange sur http://forum.legisocial.fr/