Contribution CSG sur une indemnité de rupture : déductible ou pas ?

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Paie Indemnité de licenciement

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Cet article a été publié il y a 6 ans, il est donc possible qu'il ne soit plus à jour.

Voilà sans doute une question que se sont posés (ou se posent) les gestionnaires de paie à l’occasion d’une rupture du contrat de travail et à laquelle Légisocial se propose de répondre dans la présente actualité, selon les dispositions en vigueur en 2018.

Notre propos s’appuiera pour cela sur 2 exemples concrets d’entreprise.

Exemple 1

Présentation du contexte 

  • Un salarié est licencié le 5 mars 2018, pour motif personnel ;
  • Il demande à être dispensé de son préavis prévu conventionnellement, ce que l’employeur accepte ;
  • Il justifie d’une ancienneté de 13 ans et 1 mois et d’un salaire de référence (méthode des 3 et 12 mois) de 2.000 € ;
  • Les salaires bruts versés sur la période N-1 sont supposée évalués à 24.000 € ;
  • Le salarié bénéficie d’une indemnité transactionnelle de 10 000 €. 

Chiffrage indemnité de rupture 

  • Les dispositions légales et conventionnelles sont supposées être identiques, donnant lieu au chiffrage d’une indemnité de licenciement de 7.055,56 € (2.000 € * 10 ans* ¼) + (2.000 € * 3 ans*1/3) + (2.000 € *(1 mois/12)* 1/3). 

Traitement fiscal 

La partie exonérée d’impôt sur le revenu est limitée, en retenant le montant le plus élevé, à :

  • Soit le montant de l’indemnité de licenciement légale ou conventionnelle ;
  • Soit le montant le plus élevé entre 2 fois la rémunération annuelle brute perçue l’année civile précédente et 50% de l’indemnité versée (limite de l’exonération : 6 PASS (soit 238.392 € en 2018). 

Dans le cas présent, nous obtenons :

  • Un montant exonéré d’impôt sur le revenu de 17.055,56 €. 

Traitement social

La part exonérée de cotisations (hors CSG/CRDS et forfait social) est déterminée en retenant comme limite le plus petit des 2 montants suivants :

  • La part qui n’est pas assujettie à l’impôt sur le revenu, soit 17.055,56 € ;
  • 2 fois le PASS (79.464 € en 2018). 

L’indemnité de rupture est donc totalement exonérée de cotisations sociales (hors CSG et CRDS)

Traitement CSG/CRDS 

La partie exclue de cotisations CSG/CRDS est déterminée en retenant la plus petite de 2 limites d’exclusion suivantes :

  • La part exclue de cotisations, soit 17.055,56 € ;
  • La part correspondant au montant légal ou conventionnel, soit 7.055,56 €. 

L’indemnité de rupture est donc :

  • Exonérée de contributions CSG/CRDS à hauteur de 7.055,56 € ;
  • Soumise aux contributions CSG/CRDS, pour un montant de 10.000,00 €. 

À ce niveau, il convient de retenir le principe de « non double déductibilité » vis-à-vis de l’impôt sur le revenu. 

Le montant retenu précédemment soumis aux contributions CSG/CRDS, 10.000 €, n’a pas été soumis par ailleurs à l’impôt sur le revenu.

De ce fait, les contributions CSG au taux global de 9,20 % seront alors totalement non déductibles. 

Concrètement, le bulletin de paie fera apparaître une ligne séparée, au taux global de 9,70% englobant les contributions CSG et CRDS qui viendront augmenter le montant du net imposable, soit présentement de 970 € (10.000 € *9,70%). 

Exemple 2

Présentation du contexte 

  • Un salarié est licencié le 5 mars 2018, pour motif personnel ;
  • Il demande à être dispensé de son préavis prévu conventionnellement, ce que l’employeur accepte ;
  • Il justifie d’une ancienneté de 13 ans et 1 mois et d’un salaire de référence (méthode des 3 et 12 mois) de 2.000 € ;
  • Les salaires bruts versés sur la période N-1 sont supposée évalués à 24.000 € ;
  • Le salarié bénéficie d’une indemnité transactionnelle de 80.000 €. 

Chiffrage indemnité de rupture 

  • Les dispositions légales et conventionnelles sont supposées être identiques, donnant lieu au chiffrage d’une indemnité de licenciement de 7.055,56 € (2.000 € * 10 ans* ¼) + (2.000 € * 3 ans*1/3) + (2.000 € *(1 mois/12)* 1/3). 

Traitement fiscal 

La partie exonérée d’impôt sur le revenu est limitée, en retenant le montant le plus élevé, à :

  • Soit le montant de l’indemnité de licenciement légale ou conventionnelle ;
  • Soit le montant le plus élevé entre 2 fois la rémunération annuelle brute perçue l’année civile précédente et 50% de l’indemnité versée (limite de l’exonération : 6 PASS (soit 238.392 € en 2018). 

Dans le cas présent, nous obtenons :

  • Un montant exonéré d’impôt sur le revenu de 48.000,00 € ;
  • Un montant soumis de 39.055,56 € 

Traitement social 

La part exonérée de cotisations (hors CSG/CRDS et forfait social) est déterminée en retenant comme limite le plus petit des 2 montants suivants :

  • La part qui n’est pas assujettie à l’impôt sur le revenu, soit 48.000,00 € ;
  • 2 fois le PASS (79.464 € en 2018).

Dans le cas présent, nous obtenons :

  • Un montant exonéré de cotisations sociales de 48.000,00 € ;
  • Un montant soumis de 39.055,56 € 

Traitement CSG/CRDS 

La partie exclue de cotisations CSG/CRDS est déterminée en retenant la plus petite de 2 limites d’exclusion suivantes :

  • La part exclue de cotisations, soit 48.000,00 € ;
  • La part correspondant au montant légal ou conventionnel, soit 7.055,56 €. 

L’indemnité de rupture est donc :

  • Exonérée de contributions CSG/CRDS à hauteur de 7.055,56 € ;
  • Soumise aux contributions CSG/CRDS, pour un montant de 80.000,00 €. 

À ce niveau, il convient de retenir le principe de « non double déductibilité » vis-à-vis de l’impôt sur le revenu. 

Sur les 80.000 € soumis aux contributions CSG/CRDS :

  • 39.055,56 € sont par ailleurs soumis à l’impôt sur le revenu ;
  • 40.944,44 € n’ont pas été soumis à l’impôt sur le revenu.  

Les contributions CSG et CRDS seront alors traitées comme suit :

  1. Calcul d’une contribution CSG au taux de 6,80%, sur 39.055,56 €, bénéficiant d’une déductibilité au niveau de l’impôt sur le revenu ;
  2. Calcul d’une contribution CSG-CRDS au taux de 2,90%, sur 39.055,56 €, non déductible au niveau de l’impôt sur le revenu ;
  3. Calcul d’une contribution CSG-CRDS au taux global de 9,70%, sur 40.944,44 €, non déductible au niveau de l’impôt sur le revenu. 

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Posté il y a 5 ans
Bonjour,

Sous réserve que l'indemnité légale ou conventionnelle soit inférieure à 2 PASS, elle ouvre alors droit à exonération de CSG/CRDS.

Bien cordialement
Posté il y a 5 ans
Bonjour,
Tout d'abord, merci pour ces exemples. Je n'y comprenais pas grand chose et vos exemples m'ont bien aidé à comprendre les différentes répartitions. Toutefois, j'avais une interrogation concernant ce qui est soumis ou non à CSG/CRDS. Si dans le cadre d'un départ, il n'y a pas de transaction mais uniquement les indemnités légales ? Comment cela se passe ? Pourriez-vous transmettre un exemple ou répondre à mon interrogation svp ?
En vous remerciant par avance pour votre aide,
Bien cordialement,
Posté il y a 5 ans
Réponse à ALEXIA POLIZZI,

Bonjour,

Compte tenu des éléments que vous nous indiquez, sauf à se trouver dans le cadre d'une rupture du CDD pour inaptitude et impossibilité de reclassement, l'indemnité transactionnelle ne bénéficie d'aucune exonération sociale et fiscale.

Bien cordialement
AP
ALEXIA POLIZZI Posté il y a 5 ans
Bonjour,
nous avons un cas où dans le cadre d'une fin de CDD, un salarié demande une indemnité transactionnelle pour x raisons. Ce montant s'élève à 3 000 euros. Cette indemnité est-elle soumise à la CSG? en principe, on vérifie ce point lorsqu'il y a à la base une indemnité de licenciement et en fonction du montant c'est éligible ou non.
Devons nous soumettre à la CSG l'indemnité transactionnelle ?
En vous remerciant par avance pour votre retour
Posté il y a 6 ans
Réponse à Jeff RUSH

Bonjour,

Dans notre exemple 1, le salarié perçoit une indemnité de rupture de 7.055,56 € à laquelle s'ajoute une indemnité transactionnelle de 10.000 € conduisant à une indemnité totale de 17 055,56 €.
D'autre part, le montant de 48.000 € est bien dans la liste des limites d'exonération, mais comment exonérer à hauteur de 48.000 € une indemnité chiffrée à 17.055,56 €, il s'en déduit une exonération totale de l'indemnité plafonnée à hauteur du montant versé.
Nous espérons que ces explications vous donneront les éclaircissements attendus.

Bien cordialement
JR
Jeff RUSH Posté il y a 6 ans
Bonjour,
Dans votre exemple 1, le calcul de la partie exonérée d'impôt sur le revenu est manifestement erroné :
- comment calculez vous 17 055,56 € (alors que l'indemnité légale est de 7 055,56 €) ? A revoir.
- pourquoi n'appliquez vous pas la formule de 2 x le salaire annuel soit 48 000 € ?
Posté il y a 6 ans
Bonjour,

C'est une autre façon de présenter les choses, nous choisissons de considérer que le net imposable est égal au :
Salaire brut
Moins les cotisations salariales
Plus les contributions CSG/CRDS non déductibles.

Cordialement
SS
Sophie SANCHEZ Posté il y a 6 ans
Je pense que votre exposé peut amener à une confusion entre non déductible et imposable.
En effet lorsque vous dites que la part de la transaction soumise à CSG (970e) viendra s'ajouter au Net imposable cela peut porter à confusion. Je dirais plutôt cette part ne viendra pas se déduire du net imposable. (c'est à dire que le net imposable doit être égal avant et après l’assujettissement de cette CSG/CRDS) .

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