Connaissez-vous la nouvelle catégorie de salariés : les « navetteurs » ?

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Temps de déplacement professionnel

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Cet article a été publié il y a 7 ans, il est donc possible qu'il ne soit plus à jour.

C’est avec beaucoup d’intérêt que nous avons pris connaissance d’une récente publication de l’INSEE concernant les déplacements professionnels des salariés.

Selon cette étude, réalisée sur l’année 2013, ces « navetteurs » autrement dit les salariés qui se quittent quotidiennement leur commune de résidence pour se rendre sur leur lieu de travail sont de plus en plus nombreux. 

26 millions de salariés et 16,7 millions de « navetteurs »

Selon le recensement effectué en 2013 :

  • 26,1 millions de personnes habitant en France ont un emploi ;
  • 16,7 millions de personnes (soit les deux tiers d’entre elles) travaillent dans une autre commune que celle où elles résident.

Une nouvelle définition des salariés : les navetteurs 

Selon l’étude de l’INSEE que nous présentons aujourd’hui, les navetteurs sont des personnes ayant un emploi (ou actifs occupés) qui ne travaillent pas dans leur commune de résidence.

Il est précisé que dans l’étude réalisée en juin 2016, ceux effectuant des trajets de plus de 200 kilomètres n’ont pas été pris en compte.

Des navetteurs majoritaires dans certaines régions

L’étude de l’INSEE met en avant le fait que la proportion de navetteurs est la plus importante dans 2 régions :

  • La région Nord-Pas-de-Calais-Picardie (71%) ;
  • Et en Île-de-France (69%). 

Mais cette proportion est également très élevée en Normandie, en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine et dans le Centre-Val de Loire (beaucoup de navetteurs de ces régions travaillent dans l’aire urbaine de Paris). 

Et minoritaires dans d’autres régions 

À l’opposé, les navetteurs sont minoritaires en :

  • Provence-Alpes-Côte d’Azur (47 %) ;
  • Corse (41 %) ;
  • Guyane (33 %). 

Selon l’INSEE, ces taux s’expliquent en raison de la proximité des emplois, de l’insularité ou de la grande superficie des communes.

C’est ainsi que dans ces régions, moins de la moitié de la population active quitte sa commune pour aller travailler. 

Des navetteurs de plus en plus nombreux

Une augmentation depuis 1999 

Globalement, la proportion de navetteurs a augmenté de 6 points depuis 1999, témoignant de la déconnexion croissante entre lieu de domicile et lieu de travail.

Modes de déplacements

La voiture 

Selon l’étude de l’INSEE, 80 % des navetteurs se rendent à leur travail en voiture.

En revanche, les salariés qui travaillent dans leur commune de résidence, ne sont que 51 % à y recourir.

D’autre part, la voiture est naturellement beaucoup plus utilisée dans les territoires peu denses, où les transports en commun sont moins développés. 

Transports collectifs 

Si de façon globale, les navetteurs se déplacent en voiture, il n’est est pas de même pour les personnes qui résident dans des « communes très densément peuplées » mieux équipées en transports collectifs. 

Parmi les aires urbaines, Paris se distingue très nettement : 50 % seulement des navetteurs utilisent une voiture pour se rendre à leur travail et 44 % prennent les transports en commun.

Dans les autres aires urbaines, à l’exception de quelques petites, ces taux dépassent systématiquement 75 % pour la voiture et sont en dessous de 20 % pour les transports en commun.

En dehors de Paris, les 3 aires urbaines où les transports en commun sont les plus utilisés sont Lyon, Lille et Grenoble.

Des déplacements plus longs

Des déplacements plus longs en distance 

L’étude de l’INSEE constate que par rapport à la situation observée en 1999, les personnes ayant un emploi parcourent des distances plus longues pour aller travailler.

C’est ainsi que la moitié d’entre elles réside à plus de 15 kilomètres de son travail, soit 2 kilomètres de plus qu’en 1999.

Qui sont les navetteurs ?

Pour terminer, nous avons également remarqué les points suivants :

  • ¾ des ingénieurs et des cadres d’entreprise sont navetteurs ;
  • Alors que ¼ des indépendants ou des aides familiaux le sont. 

La part de navetteurs est également plus forte pour les travailleurs ayant des enfants (69 % contre 64 % en moyenne) et ceux appartenant à un ménage comportant 2 personnes ayant un emploi (69 % contre 61 % lorsque le ménage ne comporte qu’un seul actif occupé). 

Enfin, l’INSEE constate que les navetteurs sont « surreprésentés » parmi les propriétaires d’une maison individuelle (71 % contre 52 % des locataires en logement collectif), elle l’explique par le fait que l’habitat collectif est concentré dans les villes-centres et les banlieues, tandis que les maisons individuelles sont très présentes dans les communes périurbaines plus résidentielles et offrant moins d’emplois.

Extrait de l’étude INSEE n° 1605 de juin 2016 :

Deux tiers des personnes ayant un emploi quittent leur commune de résidence pour aller travailler

En 2013, selon le recensement de la population, 26,1 millions de personnes habitant en France ont un emploi. Les deux tiers d’entre elles, soit 16,7 millions de personnes, travaillent dans une autre commune que celle où elles résident. La proportion de ces navetteurs culmine dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie (71 %) et en Île-de-France (69 %), deux régions très urbaines. Elle est également très élevée en Normandie, en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine et dans le Centre-Val de Loire : beaucoup de navetteurs de ces régions travaillent dans l’aire urbaine de Paris. À l’opposé, les navetteurs sont minoritaires en Provence-Alpes-Côte d’Azur (47 %), Corse (41 %) et Guyane (33 %), en raison de la proximité des emplois, de l’insularité ou de la grande superficie des communes. Dans ces régions, moins de la moitié de la population active quitte sa commune pour aller travailler. (…)

En France, en 2013, 16,7 millions de personnes quittent quotidiennement leur commune de résidence pour aller travailler, soit deux personnes ayant un emploi sur trois. C’est dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Île-de-France que la proportion de navetteurs est la plus importante. Globalement, elle a augmenté de six points depuis 1999, témoignant de la déconnexion croissante entre lieu de domicile et lieu de travail. Les navetteurs se déplacent très majoritairement en voiture. Les habitants des communes très densément peuplées font toutefois exception, ces dernières étant mieux équipées en transports collectifs. Par rapport à 1999, les personnes ayant un emploi parcourent des distances plus longues pour aller travailler. La moitié d’entre elles réside à plus de 15 kilomètres de son travail, soit 2 kilomètres de plus qu’en 1999. (…)

80 % des navetteurs se rendent à leur travail en voiture. Les autres personnes, qui travaillent dans leur commune de résidence, ne sont que 51 % à y recourir. La voiture est naturellement beaucoup plus utilisée dans les territoires peu denses, où les transports en commun sont moins développés. Ils y sont mobilisés principalement pour les longs trajets. 60 % des navetteurs qui utilisent les transports en commun dans ces territoires effectuent un trajet supérieur à 30 km ; ils sont 77 % dans ce cas dans les communes très peu denses.

Parmi les aires urbaines, Paris se distingue très nettement : 50 % seulement des navetteurs utilisent une voiture pour se rendre à leur travail et 44 % prennent les transports en commun. Dans les autres aires urbaines, à l’exception de quelques petites, ces taux dépassent systématiquement 75 % pour la voiture et sont en dessous de 20 % pour les transports en commun. En dehors de Paris, les trois aires urbaines où les transports en commun sont les plus utilisés sont Lyon, Lille et Grenoble. (…)

Trois quarts des ingénieurs et des cadres d’entreprise sont navetteurs

Les navetteurs sont surreprésentés parmi certaines catégories professionnelles : trois quarts des ingénieurs et des cadres d’entreprise sont des navetteurs contre seulement un quart des indépendants ou des aides familiaux. La part de navetteurs est également plus forte pour les travailleurs ayant des enfants (69 % contre 64 % en moyenne) et ceux appartenant à un ménage comportant deux personnes ayant un emploi (69 % contre 61 % lorsque le ménage ne comporte qu’un seul actif occupé). Les personnes seules ne sont, quant à elles, que 55 % à être navetteurs. Enfin, les navetteurs sont surreprésentés parmi les propriétaires d’une maison individuelle (71 % contre 52 % des locataires en logement collectif). En effet, l’habitat collectif est concentré dans les villes-centres et les banlieues, tandis que les maisons individuelles sont très présentes dans les communes périurbaines plus résidentielles et offrant moins d’emplois.

Références

Extrait de l’étude INSEE n° 1605 de juin 2016

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