Loi du 9 juillet 2025 sur l’homicide routier : une réforme pénale aux répercussions RH

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RH - Hygiène et sécurité Sécurité au travail

La loi n°2025-622 du 9 juillet 2025 marque un tournant dans la lutte contre la violence routière en France.

Loi du 9 juillet 2025 sur l’homicide routier : une réforme pénale aux répercussions RH
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En créant le délit d’homicide routier, la loi du 9 juillet 2025 introduit une nouvelle qualification juridique pour les accidents mortels causés par des comportements délibérément dangereux au volant. Mais au-delà de son impact pénal, cette réforme soulève des enjeux majeurs pour le droit du travail et la gestion des ressources humaines en entreprise.

Les nouveautés introduites par la loi :

  • Création d’un délit autonome d’homicide routier, distinct de l’homicide involontaire.

  • Sanctions renforcées : jusqu’à 10 ans de prison et 150 000 € d’amende en cas de circonstances aggravantes (alcool, stupéfiants, excès de vitesse, usage du téléphone, etc.).

  • Instauration du délit de blessures routières, avec des peines graduées selon la durée de l’incapacité totale de travail (ITT).

  • Peines complémentaires : annulation du permis, interdiction d’exercer certaines fonctions, confiscation du véhicule, etc.

  • Suspension administrative du permis de conduire qui devient obligatoire en cas de conduite sous alcool ou après usage de stupéfiants.
  • Immobilisation du véhicule et sa mise en fourrière administrative devient systématique en cas de conduite combinée alcool et stupéfiant.
  • Contrôle médical de l'aptitude à la conduite après un accident mortel ou corporel de la circulation, avec un mécanisme de rétention du permis de conduire tant que le conducteur concerné ne se sera pas soumis à l'examen.

Les impacts sur le droit du travail :

  • Qualification des accidents de trajet

    - Un accident causé par un salarié dans le cadre d’un trajet domicile-travail peut désormais relever d’un délit pénal spécifique.

    - Cela modifie la perception juridique de la faute : un homicide routier commis par un salarié pourrait être considéré comme une faute grave, voire faute lourde, justifiant un licenciement sans préavis ni indemnité.

  • Responsabilité de l’employeur

    - Si l’infraction est commise avec un véhicule de fonction ou dans le cadre d’une mission, l’entreprise pourrait être mise en cause pour manquement à son obligation de sécurité.

    - Les employeurs doivent renforcer les politiques internes de prévention routière, notamment pour les salariés itinérants ou conducteurs professionnels.

Les conséquences RH et managériales :

  • Prévention renforcée : mise en place de formations obligatoires à la sécurité routière, sensibilisation aux risques liés à l’usage du téléphone ou aux substances psychoactives.

  • Politique disciplinaire : révision des chartes de conduite, clauses spécifiques dans les contrats de travail ou règlements intérieurs.

  • Suivi médical et psychologique : accompagnement des salariés impliqués dans des accidents graves, y compris en cas de poursuites judiciaires.

  • Réputation et image employeur : une entreprise impliquée dans un drame routier peut subir un impact médiatique et social important.

La loi du 9 juillet 2025 ne se contente pas de punir : elle invite à une réflexion collective sur les comportements routiers et leur impact professionnel. Pour les entreprises, elle impose une vigilance accrue et une adaptation des pratiques RH à une réalité juridique plus exigeante.

Loi n° 2025-622 du 9 juillet 2025 créant l'homicide routier et visant à lutter contre la violence routière.

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