Le site travail-emploi.gouv.fr, porté par le ministère du Travail et des Solidarités, a publié ces chiffres et alerte sur la persistance d’un niveau élevé d’accidents du travail graves et mortels.
Volume d’accidents
Plus de 100 travailleurs sont blessés gravement et deux perdent la vie chaque jour.
Selon les chiffres du régime général, 549 614 accidents du travail ont été recensés en 2024, parmi lesquels 764 mortels, incluant 22 jeunes de moins de 25 ans. La tendance reste stable depuis 2010 malgré les actions de prévention engagées.
L’accident du travail demeure défini comme un événement soudain survenu par le fait du travail et provoquant un dommage corporel ou psychologique. Les cas graves (fractures, brûlures sévères, amputations, commotions) continuent d’alimenter une part notable des sinistres, entraînant des arrêts souvent longs et des impacts significatifs sur les déclarations sociales et le suivi des indemnités.
Jeunes actifs et nouveaux embauchés
En 2024, 3 % des décès liés au travail concernent les moins de 25 ans. La première année suivant une prise de poste concentre 22 % des accidents mortels et 15 % des accidents graves surviennent durant les trois premiers mois d’ancienneté.
Ces situations ont pour effet d’augmenter la fréquence des déclarations d’accidents du travail, d’allonger les périodes d’indemnisation et de générer un volume plus important de traitements administratifs liés aux arrêts, notamment concernant la DSN, les attestations de salaire ou la mise en œuvre des dispositifs de maintien de salaire.
Risques majeurs identifiés
Les principales causes d’accidents graves et mortels demeurent :
- Risque routier professionnel : 22 %,
- Manutention manuelle : 16 %,
- Chute de hauteur : 13 %,
- Machines et équipements : 2 % dans le régime général, mais 21 % en agricole,
- Agressions : 6 %.
Coût social et économique
Le ministère rappelle que les accidents du travail ont des répercussions économiques importantes :
- 54 millions de journées perdues en 2024,
- 34 302 déclarations d’incapacité permanente.
Ces éléments impactent notamment :
- les coûts internes liés à l’absence,
- la tarification AT/MP (taux collectif, mixte ou individuel, mécanismes de bonus-malus),
- les procédures administratives obligatoires pendant l’arrêt (DSN « arrêt de travail », DSN AT/MP, attestations de salaire, gestion des IPP et des majorations éventuelles).
Renforcer la prévention
Les circonstances des accidents mortels mettent en évidence des déficits d’évaluation des risques, de formation ou d’information. Le Code du travail rappelle plusieurs obligations essentielles :
- Document unique d’évaluation des risques professionnels,
- Planification des mesures de prévention,
- Organisation et protection adaptées,
- Formations obligatoires en sécurité.
Une prévention insuffisante peut entraîner des conséquences financières importantes via :
- la faute inexcusable,
- les majorations de rente,
- des incidences fortes sur la tarification AT/MP,
- les responsabilités civile et pénale de l’employeur.
Campagne nationale pour mobiliser employeurs et salariés
Le ministère du Travail et des Solidarités reconduit en 2025 une campagne destinée à renforcer la prévention, en continuité avec celles de 2023 et 2024. Une attention particulière est portée aux nouveaux arrivants, période durant laquelle les accidents sont statistiquement plus fréquents.
L’objectif est d’améliorer durablement la culture de sécurité au travail et de réduire le nombre d’accidents graves et mortels.