Refonte du dialogue social
Le ministre du Travail et des Solidarités, Jean-Pierre Farandou, accompagné de David Amiel, ministre délégué à la Fonction publique et à la Réforme de l’État, a réuni les partenaires sociaux pour lancer officiellement la conférence sur le travail et les retraites.
Cette initiative vise à instaurer un espace de discussion durable et apaisé entre l’État, les représentants des employeurs et les organisations syndicales, autour de trois enjeux clés : le travail, l’emploi et la retraite.
L’objectif du Gouvernement est de permettre aux acteurs sociaux de formuler des propositions concrètes et partagées sur l’avenir du modèle social français, tout en éclairant les débats publics à venir, notamment dans la perspective de la prochaine élection présidentielle.
Trois grands axes de réflexion
La conférence sera structurée autour de trois thématiques majeures :
- Travailler mieux : améliorer les conditions et la qualité de vie au travail, renforcer la prévention des risques et adapter les organisations dans un contexte de transformation du rapport au travail.
- Favoriser l’emploi qualifié : développer des parcours professionnels cohérents avec les besoins en compétences, notamment dans l’industrie, afin d’offrir de vraies perspectives d’évolution aux salariés.
- Penser l’avenir des retraites : questionner les évolutions du système, sa gouvernance et les moyens de maintenir en emploi les salariés expérimentés tout en facilitant les transitions de fin de carrière.
Calendrier et pilotage
Les travaux seront hébergés par le Conseil économique, social et environnemental (CESE). Une première plénière se tiendra dans les prochaines semaines, avant le lancement d’ateliers thématiques réguliers jusqu’à l’été 2026.
Une restitution intermédiaire est prévue au printemps 2026, suivie d’une conférence de clôture pour présenter les conclusions et propositions finales.
La coordination est confiée à Jean-Denis Combrexelle, ancien directeur général du travail, assisté d’Anne-Marie Couderc et de Pierre Ferracci, qui veilleront à la cohérence entre concertation nationale et dialogue de branche.
Enjeux pour le modèle social français
Pour Jean-Pierre Farandou, cette démarche s’inscrit dans une logique de responsabilité et d’innovation sociale :
« Parler des retraites, c’est déjà parler du travail qui structure le quotidien de nos concitoyens et fonde notre modèle de protection sociale. »
De son côté, David Amiel souligne l’importance d’intégrer la fonction publique à cette réflexion commune :
« Les défis du travail sont partagés entre le privé et le public. Ce cycle de conférences doit permettre de bâtir des perspectives durables au-delà de l’agitation du moment. »
Impacts possibles pour la paie
Cette concertation pourrait ouvrir la voie à plusieurs évolutions structurelles touchant la paie et la gestion des retraites. Trois thématiques méritent une vigilance particulière :
- Cotisations et financement des retraites : les discussions sur la soutenabilité du système pourraient déboucher sur des ajustements des taux de cotisations vieillesse.
- Maintien dans l’emploi des seniors : l’accent mis sur la prolongation des carrières pourrait entraîner la révision des dispositifs de retraite progressive ou de cumul emploi-retraite.
- Qualité de vie au travail et prévention de la pénibilité : une meilleure intégration des critères de pénibilité pourrait nécessiter une adaptation du compte professionnel de prévention (C2P).
Vers une redéfinition des équilibres travail-retraite
Les conclusions attendues pour 2026 devraient contribuer à repenser les articulations entre activité professionnelle, bien-être au travail et préparation de la retraite.
Elles pourraient aussi servir de base à une modernisation des dispositifs de fin de carrière, conciliant maintien dans l’emploi, transitions progressives et incitations à la formation des salariés expérimentés.